C'est le fantasme des adultes: des adolescents qui fument du tabac et du cannabis et boivent de l'alcool. Simultanément ou successivement, cela s'appelle de la polyconsommation. Ces pratiques font l'objet d'une série d'enquêtes depuis quelques semaines. La dernière, rendue publique hier par l'Institut de recherches scientifiques sur les boissons (Ireb), est une étude qualitative sur les polyconsommations des jeunes. Objectif: explorer les comportements qui motivent ces usages, quand les enquêtes quantitatives ne font que les mesurer. En février, deux travaux de l'Inserm avaient ainsi conclu à une banalisation de la consommation de cannabis, un jeune de 19 ans sur six fumant un joint quasi quotidiennement (Libération du 6 février). «Le cannabis, c'est un peu le tabac des adolescents. Mais globalement il n'y a pas d'inquiétudes à avoir, on n'a pas rencontré une jeunesse toxicomane», a précisé hier Jean-Christophe Barre, directeur des études qualitatives à Research International, la société qui a réalisé cette étude. Des entretiens individuels poussés ont été menés avec une quarantaine de jeunes de 16 à 25 ans (dont deux tiers de garçons), tous consommateurs plus ou moins réguliers de produits, et issus de milieux différents, des régions parisienne et lilloise. Au final, quatre profils de «polyconsommateurs» se dégagent. Avec une constante: tous ont une représentation «calumet de la paix» du cannabis, alors que l'alcool, bien que licite, est considéré comme potentiellement viol
Cannabis: comme on boit, on roule
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publié le 6 avril 2001 à 0h24
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