Menu
Libération

Grainville hisse ses pavillons hors de l'eau

Article réservé aux abonnés
Le lotissement inondé sera rebâti sur un nouveau terrain.
publié le 6 avril 2001 à 0h24

Grainville-la-Teinturière envoyé spécial

René Vimont s'accroche à la barre des mille. «C'est symbolique, 1 000 habitants, insiste le maire RPR de Grainville-la-Teinturière (Seine-Maritime). Tomber en dessous, ça nous fait passer du bourg au petit village.» Ses concitoyens étaient 1 056, jusqu'aux inondations récentes. Depuis, 105 personnes ont fui cette commune du pays de Caux. «10 % de la population. C'est beaucoup.» A Grainville, il y a une école, avec quatre classes, une épicerie-bistrot aussi. «Et on doit se battre pour garder tout ça.» Alors, depuis sa mairie, il avance ses projets pour lutter contre l'eau qui déferle des collines alentour et tenter de reconstruire ailleurs les maisons inondées.

«Cité morte». La mairie est restée au sec, pas la Vaujouette. Ce lotissement d'une quarantaine de pavillons est en contrebas de l'hôtel de ville. Et, deux semaines après le déluge, il reste des flaques. La rue, les jardins et les maisons gardent la mémoire de la vague. Elle est arrivée à 4 heures du matin, le 22 mars. Un mètre de haut, sur cent de large. Lentement, elle a traversé la cité pavillonnaire inaugurée en 1971. Tout le monde est parti, vite, en prenant tout de même le temps de fermer les volets. Depuis, certains sont ouverts de temps en temps, pour aérer une cuisine boueuse ou assécher un salon où l'eau a soulevé les parquets. Leurs propriétaires passent, nettoient, récupèrent quelques affaires et repartent. «C'est une cité morte», dit cet homme qui charge quelques carto