Sète envoyée spéciale
Les autorités françaises pensaient avoir facilement contourné le mouvement de solidarité qui s'est constitué autour de Mustapha Al-Amraoui, devenu le symbole de la lutte contre la double peine. La journée d'hier a prouvé le contraire, avant le départ très tardif du bateau qui devait le reconduire au Maroc. Condamné, en 1999 à Bordeaux pour trafic de stupéfiants, à trois ans de prison ferme assortis de cinq ans d'interdiction de séjour, ce jeune Marocain de 32 ans, marié à Emmanuelle, est père d'un «bébé parloir». Il a quitté hier matin le centre de rétention de Bordeaux où il était détenu depuis sa sortie de prison lundi, pour embarquer à 11 heures à Sète à bord du Marrakech, direction Tanger, au Maroc.
L'administration française n'avait pas prévu que le petit groupe qui s'était massé à 15 heures aux portes d'embarquement grossirait au fil de l'après-midi et qu'une dizaine de personnes bloquerait l'accès des passagers. Elle n'avait pas non plus prévu que François Liberti, le député communiste de Sète, interviendrait auprès du commandant de bord. A 17 heures, alors qu'aucun passager n'était monté sur le Marrakech, le commandant a fini par refuser de quitter le port «pour ne pas ternir l'image de la compagnie et risquer de provoquer du désordre à bord».
«Discrimination». Hier, à 19 heu res, la situation restait bloquée. Alors que le Marra kech aurait dû avoir levé l'ancre, le ministère de l'Intérieur campait sur une position délicate. Pour lui, Mustapha Al-A