«Voici le verdict de la cour d'assises de Paris». Jeudi, 16 h 42, au bout de quatre heures quinze de délibéré, le président Yves Jacob attaque la 42e question sur les 45 posées: «Guy Georges est-il coupable d'avoir commis le 2 juillet 1997 des violences sur Estelle F? La réponse est non. La 43e est donc sans objet. Par huit voix au moins, la cour a répondu oui à toutes les autres questions sur votre culpabilité»: sept assassinats, une tentative d'homicide, un viol et une agression. Bouche ouverte, Guy Georges écoute d'un air résigné la sentence prévisible, se frotte la joue, se gratte la cuisse, machinalement: «Vous êtes condamné à la peine de réclusion criminelle à perpétuité. La cour d'assises a fixé à vingt-deux ans la peine de sûreté.»
«Réelle perpétuité». En trois minutes, tout est dit. Sans un mot, sans un signe, Guy Georges tourne les talons et quitte les assises. En face du box vide, les familles s'embrassent et se congratulent. Annie F., victime d'un viol nié par Guy Georges, agite ses boucles blondes et retrouve le sourire. «On avait tous besoin d'entendre ce verdict», dit la mère de Cathy Rocher, assassinée en 1994. «Il faut une réelle perpétuité», réclament Chantal et Aldo Sirotti, parents de Magali, tuée en 1997: «Pour l'agression d'un enfant, c'est trente ans. Pour sept meurtres, c'est vingt-deux.» Gérard Frinking et Georges Bénady, deux pères de victime, font la paix avec les avocats de la défense.
Le matin même, Guy Georges avait insinué qu'il