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Interview

Hépatite C : un test pour éviter la biopsie

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publié le 7 avril 2001 à 0h25

De simples dosages sanguins pourraient éviter la pratique d'une biopsie ­ prélèvement d'un petit morceau ­ du foie chez la moitié des malades atteints d'hépatite C. C'est ce que révèle une vaste étude, conduite par le Pr Thierry Poynard de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, qui vient d'être publiée dans la revue médicale britannique The Lancet. En France, où 500 000 à 600 000 personnes sont concernées par la maladie, ce test non agressif pourrait contribuer à améliorer l'accès aux soins de certains patients. Entretien avec le Pr Poynard.

La pratique de la biopsie du foie est-elle fréquente chez les malades d'hépatite C?

En principe, elle est même systématique après tout diagnostic! Cet examen permet d'apprécier précisément le degré de fibrose du foie, coté de 0 à 4, et d'en déduire si un traitement est nécessaire. La biopsie est aussi indiquée, soit en cas d'échec des médicaments, soit pour les personnes non traitées, dans le bilan de surveillance tous les quatre ans. Le problème est qu'il s'agit d'un acte assez lourd. Pratiqué sous anesthésie, il nécessite une hospitalisation d'une journée. Surtout, un malade sur trois présente des douleurs dans les suites. Les complications sévères et les décès sont beaucoup plus rares, respectivement 0,3 % et 0,03 % des cas, mais suffisantes pour créer «un syndrome Chevènement». En pratique, les réticences sont donc nombreuses. La preuve: une étude régionale montre que 50 % des patients ne viennent pas à l'hôpital par peur de la bio