Menu
Libération
Repères

Une crue jamais vue dans la Somme

Article réservé aux abonnés
publié le 7 avril 2001 à 0h25

A Amiens comme à Abbeville, on a cherché dans les archives l'évocation d'une inondation comparable. Les archivistes n'ont pas trouvé. Vendredi à midi, la cellule de crise installée depuis le 26 mars à la préfecture d'Amiens dénombrait 23 routes départementales coupées, 56 communes partiellement inondées, 780 maisons envahies par les eaux, dont près de 200 ont dû être évacuées. La ligne de chemin de fer entre Amiens et Abbeville a dû être fermée vendredi après l'affaissement d'une digue de la Somme dans la région de Pont-Rémy.

A Abbeville, trois quartiers sont complètement isolés et «l'eau monte inexorablement de 5 à 7 cm par jour», indique la mairie. Les quartiers de la route de Rouen et de Voyeul Saint-Jean ont été particulièrement affectés: des passages de fortune faits de madriers et de parpaings ont été établis. Dans le quartier du Rouvroy, l'école déjà évacuée s'est littéralement enfoncée dans le sol marécageux.

A Amiens, les zones des hortillonnages sont largement touchées, provoquant de gros dégâts dans les plantations maraîchères. «Nous allons être obligés de fermer les écluses du canal de la Somme, pour éviter une remontée des eaux de mer pendant les fortes marées, et cela empêchera l'évacuation des eaux du canal», précise la cellule de crise de la préfecture. Selon la DDE, la fermeture des écluses pourra entraîner une hausse de 10 cm du niveau des eaux.

Cette crue de la Somme est alimentée par les débordements des marais d'Amiens à Abbeville ainsi que par des remontée