C'était la thèse la plus controversée et la plus mondaine de l'année. Samedi, à la Sorbonne, Elizabeth Teissier, astrologue chic, prétendait au titre de docteur en sociologie grâce à ses travaux sur «la situation épistémologique de l'astrologie à travers l'ambivalence fascination/rejet dans les sociétés postmodernes». La veille, Jean Audouze, astrophysicien et chercheur au CNRS, directeur du palais de la Découverte, avait demandé au président de l'université Paris V de «surseoir» à cette cérémonie. Il n'était pas seul: les spécialistes de l'AFIS, l'association française pour l'information scientifique, rappelant que «l'astrologie n'est plus une discipline universitaire depuis trois siècles», avaient réclamé à leur tour de faire examiner le texte par un astrophysicien avant sa présentation.
Vaines protestations. A 13 heures samedi, la candidate sortait ses fiches et ses pilules homéopathiques. Brushing frais, elle est arrivée en tailleur-pantalon bleu ciel et escarpins rouges, avec deux sacs à la main: l'un en zèbre, pour ses petites affaires, l'autre en toile pour les deux tomes de son opus universitaire. Habituée des shows, elle tapote dans son micro pour vérifier la sonorisation. Elle tremble. Elizabeth Teissier, célébrissime astrologue, a le trac.
Applaudissements. Pourtant, au premier rang, ses proches lui envoient des ondes positives. Public inhabituel pour une soutenance de thèse: un âge moyen avancé, des femmes pleines de bijoux, de maquillage et d'admiration pour Eliza