Toulouse de notre correspondant
Le maire de Nasbinals en Lozère est parti hier en vacances après avoir mangé son chapeau. Pierre Aldebert, élu et médecin ORL, se faisait fort, une fois encore, de ne pas appliquer la loi Montagne de 1985 dans son village du plateau de l'Aubrac. La coutume, estimait-il, devait l'emporter sur le droit. En cinq ans, les remarques de la chambre d'agriculture n'y ont jamais rien fait. Pas plus que le tribunal de Montpellier, qui l'a condamné le 27 septembre 2000 à en revenir à la loi sous astreinte de 500 francs par jour. Mais pourtant l'édile irréductible a capitulé samedi avec son conseil municipal. Le préfet de Mende venait de le menacer de suspension par une saisine en référé devant le tribunal administratif. Pierre Aldebert s'est alors accordé une semaine de repos, plutôt que d'avoir à répondre au téléphone.
Nasbinals, son clocher, ses vents et ses pierres, a eu jusqu'à ce week-end une sociologie originale. Où mademoiselle la perceptrice, monsieur le curé, l'épicier ou la femme du gendarme pouvaient prétendre au statut de propriétaire foncier... Une loterie leur distribuait en effet des lopins de terre qu'ils s'empressaient aussitôt de louer aux éleveurs du lieu. «Cela s'est toujours fait comme ça», insiste la mairie.
Pression. Sauf qu'en 1985 donc, la loi Montagne a fait des agriculteurs en titre les seuls bénéficiaires de ces bouts de causse. Il y a 1 300 hectares à tirer annuellement au sort comme ça à Nasbinals. Ce sont les biens sectionnaux