Comment une vache «supernaïve», soit née après 1996, a-t-elle pu contracter la maladie de la vache folle (ESB)? Après l'interdiction des farines animales dans l'alimentation des bovins en 1990, puis la suppression, en juillet 1996, des tissus à risque (cervelle, moelle épinière) dans les farines données aux porcs et volailles, l'annonce vendredi d'un cas d'ESB d'un animal né en 1997, repéré mi-février en Seine-Maritime, plaide pour le maintien de mesures sévères pour lutter contre l'épidémie.
Certitude. En novembre déjà, les experts avaient soupçonné un cas supernaïf. Mais les analyses génétiques n'avaient pas pu confirmer que la vache était née, comme supposé, en 1998. «Des analyses se poursuivent pour tenter de donner une réponse définitive», explique Thierry Baron, chef de l'unité de virologie et des agents de transmission non conventionnels à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Mais, cette fois, «il n'y a aucun doute». Après enquête et analyses d'ADN qui expliquent le délai de sept semaines avant l'annonce publique , les experts ont la certitude d'avoir repéré, en Seine-Maritime, le premier cas supernaïf d'ESB.
«C'est surprenant, con cède Thierry Baron. Mais ce n'est pas complètement inattendu. Les cas naïfs [bovins atteints d'ESB nés après l'interdiction de 1990] n'auraient jamais dû exister, et pourtant, ce sont la plupart des cas d'ESB en France. Il y a eu des failles importantes dans le dispositif et des contaminations croisées ont probabl