Pas de nom sur leur tombe, juste un numéro, aucune célébration funèbre en leur hommage et un convoyage au cimetière par groupe de huit cadavres. Les sans-domicile parisiens rejoignent généralement leur dernière demeure dans la plus grande indifférence. L'association catholique d'aide aux SDF «Aux captifs, la libération» se mobilise pour faire changer les choses et rompre le silence autour des décès des exclus.
A la fin avril, avec ATD Quart monde, la Mie de pain et le collectif Ivry-SDF, elle publiera un faire-part de décès comportant les prénoms et âge d'une vingtaine de SDF morts récemment dans la rue et l'enverra aux nouveaux élus de la Ville de Paris. Il s'agit du troisième faire-part de ce type rédigé par l'association. Le premier, en juin 1999, comportait 26 prénoms. Avec un même objectif: obtenir des enterrements individuels, des noms sur les tombes et la possibilité de faire une cérémonie.
Un corps retrouvé sans vie dans la rue est transporté à l'Institut médico-légal (IML), qui essaie de l'identifier et de retrouver sa famille. En cas d'échec, les obsèques peuvent être prises en charge par une association comme La mie de pain, qui a acquis quelques concessions à titre privé. Mais le plus souvent, c'est la Ville de Paris qui s'occupe de l'inhumation.
Rotation. Au cimetière de Thiais (Val-de-Marne) sont regroupées toutes les concessions réservées par la mairie aux exclus: 1 800 caveaux, édifiés en 1992. Le même nombre sera mis en service à l'automne 2001. Il s'agit de ca