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Libération
Reportage

Au milieu de la misère, le quotidien amer d'une police à tout faire.

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Loin des objectifs initiaux, la «police de proximité» remplit sa mission de sécurité et d'assistance avec les moyens du bord.Reportage à Boulogne.
publié le 11 avril 2001 à 0h27

Boulogne-sur-Mer

envoyé spécial

Depuis juillet 2000, les 248 policiers de la circonscription de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) appliquent la police de proximité. Avec souvent, disent les plus anciens, l'impression de «redécouvrir le fil à couper le beurre» et surtout le sentiment partagé que rien ne peut se faire sans le pragmatisme «des humbles». C'est ce qu'explique un brigadier, plus enclin à raconter «son pays boulonnais», que les dizaines de pages de la «doctrine d'emploi de la police de proximité» rédigée par le ministère.

Nous sommes au Chemin vert, quartier des hauteurs de Boulogne. L'endroit figurait dès 1999 parmi les premiers sites d'expérimentation de la police de proximité. Le poste est un bâtiment morne et bas où les gardiens de la paix et les adjoints de sécurité sont à l'étroit. Depuis plusieurs jours, ils travail lent sans lumière naturelle, par ce que le rideau de fer de la façade est défectueux. Nous sommes loin du colloque de Villepinte, où Jean-Pierre Chevènement définit une police de proximité plus proche des citoyens et plus efficace dans la lutte au quotidien contre l'insécurité.

Réprimer. Au Chemin vert, et avant tout autre constat, il y a la misère et le chômage. Plus encore que dans le reste de la ville (20 % de chômeurs). L'année dernière, une classe du quartier a visité la sous-préfecture: 30 enfants, 28 dont les parents étaient sans emploi. Un garçon a demandé au sous-préfet s'il était «le chef du RMI?»

Le chef de poste sert un discours zélé sur la