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Libération

Farines carnées : les nouveaux risques

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Selon l'Afssa, l'interdiction n'a pas réglé tous les problèmes.
publié le 11 avril 2001 à 0h27

Oui, la France a eu de bonnes raisons, en novembre, d'interdire les farines animales à tous les animaux d'élevage, porcs et volailles inclus. Des raisons pratiques, plus que scientifiques mais néanmoins salutaires: pour que les ruminants ne risquent plus de manger de prions, pour que ce principe minimal de la lutte contre l'épizootie de vache folle soit enfin respecté, il fallait frapper un grand coup. Quitte à ajuster ensuite le tir. Telle est la principale leçon tirée par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) d'une vaste enquête qu'elle a réalisée sur les farines animales et les conséquences de leur bannissement. Epaisse de deux cents pages, intitulée: «Les risques sanitaires liés aux différents usages des farines et graisses d'origine animale et aux conditions de leur traitement et de leur élimination», l'étude, rendue publique aujourd'hui, est la réponse à la question posée, le 31 octobre 2000, à l'Afssa, par les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de la Consommation.

Scandale. Ce mois-là en France, la crise de la vache folle touchait à son paroxysme. Alors que le nombre de cas d'ESB grimpait, notamment grâce au dépistage des vaches accidentées ou trouvées mortes, Libération révélait que les services des fraudes tolérait de facto des traces de farines dans l'alimentation du bétail, interdites depuis 1990. Il apparaissait clairement que l'interdiction de l'alimentation carnée pour les ruminants était inapplicable. Une vache folle, intercepté