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Libération

La justice perce les réseaux espagnols de l'affaire Elf.

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Un personnage-clé, jusqu'alors en fuite, entendu à Paris.
publié le 11 avril 2001 à 0h27

Un des nombreux volets de l'affaire Elf vient de connaître une importante avancée. Le juge Van Ruymbeke a interrogé pour la première fois le 21 mars, à Paris, Daniel de Busturia, un des personnages clés dans le rachat par Elf d'Ertoil, une raffinerie espagnole, opération polluée par de lourdes commissions. Homme d'affaires espagnol, spécialiste du marché pétrolier et gazier, Busturia faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis l'automne 2000. Le vendredi 9 février, le juge français s'est rendu à Madrid afin de lui notifier sa mise en examen. En échange du paiement d'une caution et de la levée du mandat d'arrêt, Busturia a accepté de répondre au juge.

Comme dans l'affaire Leuna, raffinerie de l'ex-RDA rachetée par Elf, l'opération Ertoil a entraîné la distribution de fortes commissions. La palme revient au milliardaire irakien Nadhmi Auchi, bénéficiaire de 400 millions de francs octroyés par Elf, et visé par un mandat d'arrêt international depuis le 13 juillet 2000 ­ il l'est aussi dans l'affaire Leuna.

Le rôle d'Auchi a été de porter le rachat d'Ertoil, qu'il a revendue quatre mois plus tard à Cepsa, société espagnole détenue à 34 % par Elf, pour 2,2 milliards de francs. Nadhmi Auchi est une relation d'affaires d'Alfred Sirven. Le bras droit d'Auchi, Nasir Abid, est, lui, un proche de Sirven, tout comme Daniel de Busturia.

Liquidités. Selon les explications fournies par Nadhmi Auchi à Paris-Match, en août 2000, Elf l'avait contacté en 1990 pour porter l'opération,