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Libération

Le fichier ADN encore au stade embryonnaire.

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La police attend sa mise en place, votée il y a trois ans.
publié le 13 avril 2001 à 0h28

L'assassinat de l'adolescente anglaise Caroline Dickinson (lire ci-dessous) en Bretagne à l'été 1996 et les crimes en série commis à Paris par Guy Georges ont poussé la France à voter en juin 1998 un Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), qui doit stocker les ADN des condamnés pour infractions sexuelles (1). Le décret d'application concernant ce fichier n'a pourtant été publié au Journal officiel qu'au mois de mai 2000. Et, à ce jour, la banque de données des ADN n'est toujours pas opérationnelle.

La chancellerie vient juste de désigner un magistrat, Denys Millet, à la tête du comité de pilotage et de contrôle de ce fichier, avec un informaticien et un généticien. Après adoption par le ministère de l'Intérieur, «il y a deux mois, lors d'une mission aux Etats-Unis», du logiciel américain Codis, des fonctionnaires français doivent être formés ce mois-ci en Virginie avec le FBI, et ce logiciel installé en mai à Ecully, dans les locaux de la police technique. Pour l'heure, la gendarmerie n'a pas commencé à installer son «centre de conservation des prélèvements biologiques», 1 000 m2 à Rosny-sous-Bois, à cause «des procédures de marchés publics». Alors les gendarmes ont trouvé «un lieu de stockage provisoire, pour début 2002» avec «des congélateurs à -80° pour le sang», et des salles à température ambiante «à l'abri de la lumière et de l'humidité» pour «les mégots, vêtements séchés, prélèvements de salive, etc.». Pragmatique, un commandant envisage même le