Tribunal correctionnel
de Tours
Samba, 23 ans, s'approche de la barre. La présidente lit: «Vous avez déjà été condamné quatre fois», pour outrages ou recel. Jugé en son absence il y a un an, il a pris quatre mois de prison pour avoir encaissé, en 1996, un chèque falsifié de 37 200 francs sur un compte bancaire de Tours. Et il a demandé à être rejugé. Aujourd'hui, il dit: «J'ai jamais vu ce chèque.» La juge s'étonne: «Ah bon? Le chèque était à votre ordre! Vous aviez un compte en banque?» Samba assure: «J'avais rien, au commissariat, ils ont vérifié.» Le procureur se lève: «Il n'a jamais été entendu!» Et la juge reprend: «Le chèque a été encaissé sur votre compte et vous n'avez jamais été entendu dans cette procédure. Vous dites que oui, mais...» Ça cafouille franchement. Samba jure: «Je me suis expliqué au commissariat. J'ai rien à voir là-dedans, j'ai jamais eu de compte à CIC je ne sais quoi! Et j'ai jamais mis les pieds ici avant aujourd'hui.» La présidente feuillette le dossier: «La signature au dos du chèque est la même que sur l'ouverture du compte.» Le procureur intervient: «Il n'y a pas de documents d'identité pour l'ouverture du compte?» «Attendez, je cherche!» farfouille la juge. Dix minutes passent. Samba lance: «A l'époque, j'avais perdu mes papiers.» La présidente ordonne: «Vous allez signer plusieurs fois de votre nom», et tout le tribunal se penche sur la feuille pour comparer. Le procureur requiert: «A lui de nous démontrer que ce n'est pas lui! Il me semble qu