Un conseil municipal extraordinaire, un avocat appelé à la rescousse. Le maire de Zittersheim (Bas-Rhin), Gilbert Brock, veut que très vite «la vérité, toute la vérité, soit connue». Jeudi, quand les gendarmes sont venus chercher l'instituteur du village pour le placer en garde à vue, Paul Jacquin est monté sans un mot dans son logement, juste au-dessus de sa classe, et s'est jeté par la fenêtre. Il est mort (Libération des 14 et 15 avril). L'enseignant était soupçonné par le parquet de Saverne dans «une affaire de moeurs», la famille d'un de ses élèves ayant porté plainte. Après le suicide de Paul Jacquin, la procureure de Saverne, Madeleine Simoncelleo, avait affirmé pouvoir «prouver que l'enquête était tout à fait justifiée». Deux enfants avaient été entendus, l'un «témoin», l'autre «victime».
Respecté de tous. Mais à Zittersheim, maire en tête, les habitants ne sont pas de cet avis. Samedi, à la demande des élus municipaux qui «voulaient faire quelque chose», Gilbert Brock leur a proposé un conseil municipal extraordinaire, qu'il a présidé, au cours duquel une résolution, signée par dix conseillers municipaux, a été votée: «La commune de Zittersheim a perdu un être d'exception et s'indigne unanimement de la méthode utilisée qui a poussé l'instituteur à mettre fin à ses jours. Elle s'investira avec acharnement pour connaître la vérité et, pour cela, va faire appel à un avocat. Jusqu'à preuve du contraire, Paul Jacquin est innocent.»
Paul Jacquin était en effet respecté de t