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Temple Solaire: le jugement premier.

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Michel Tabachnik comparaît pour association de malfaiteurs.
publié le 17 avril 2001 à 0h30

Le 24 septembre 1994, une centaine de personnes, réunies au Novotel d'Avignon, écoutent Michel Tabachnik. Le compositeur suisse, homme d'orchestre de renommée internationale, n'est pas là pour parler solfège mais ésotérisme. Et c'est autrement compliqué. Le conférencier enchaîne les phrases à double ou triple sens et les concepts ambivalents. Pourtant, l'auditoire est suspendu : pour des membres de l'Ordre du temple solaire (OTS), décrypter cette phraséologie, c'est pain quotidien.

Selon les témoins, Tabachnik aurait fait état de «la nécessité de rassembler la conscience humaine, dans ces temps apocalyptiques, pour pouvoir transiter la conscience vers d'autres planètes». Il aurait été également question de «transition sur Sirius». Au détour d'une phrase, le conférencier aurait été plus précis : «Les plus hauts dans la hiérarchie vont se retirer.» Surtout, il annonce l'«avènement» de l'ARC, l'«Alliance Rose + Croix». Charabia ? Pour les initiés, tous ces mots ont un sens caché, mais précis.

L'idéologue en concert. Onze jours plus tard, le monde entier découvre le sigle OTS et «la mission terriblement concrète, terriblement réelle», évoquée par Tabachnik. Simultanément, dans les ruines calcinées de deux chalets en Suisse et au Canada, 53 personnes, hommes, femmes, enfants, sont retrouvées mortes. Assassinés pour certains d'entre eux, notamment les enfants, suicidés pour beaucoup. La plupart faisaient partie des animateurs les plus acharnés de la Golden Way Foundation, cercle con