Michel Tabachnik reste seul prévenu au procès qui s'ouvre aujourd'hui dans l'ancien musée de Grenoble et doit durer deux semaines. A l'issue de l'instruction, Claude Giron, pharmacien brestois et autre membre de premier plan de l'OTS, a bénéficié d'un non-lieu. C'est lui qui avait fabriqué les «trousses de survie», quelques dilutions homéopathiques censées résorber les petits bobos consécutifs à l'«avènement de l'apocalypse». Il a été soupçonné un temps d'avoir fourni les doses de Rohypnol utilisées par les sacrifiés du Vercors. L'enquête ne l'a pas démontré.
«Maîtres de Zurich». Le juge s'est aussi intéressé à un personnage beaucoup plus intrigant. Pendant les années précédant les massacres, Di Mambro fait constamment référence aux «Maîtres de Zurich», à l'origine de toutes directives et destinataires d'un tiers des revenus de la secte. Etaient-ils inventés par Di Mambro pour récupérer une part importante des ressources ? Peut-être, mais la tradition templière et rosicrucienne, dont s'est scrupuleusement nourri l'OTS, veut que chaque ordre soit dirigé par un Maître visible, lui-même sous l'autorité d'un Grand Maître secret.
Les enquêteurs se sont d'abord tournés vers Raymond Bernard, fondateur de l'ORT (Ordre rénové du temple), «légat universel» de l'Amorc. Di Mambro a grandi dans l'ombre de Bernard. L'OTS a-t-il, en réalité, été créé sur l'ordre de Bernard, comme le pensent des proches du dossier ? Les enquêteurs ont constaté des mouvements de fonds de plusieurs dizaines de