Les 55 tonnes d’obus sont parties dans la Marne, mais les 13 000 habitants de Vimy (Pas-de-Calais) et de ses environs ne sont pas encore revenus. Ils devront patienter quelques jours encore pour rentrer chez eux. Il reste, en effet, une centaine de tonnes d’obus datés de la Première Guerre mondiale stockés dans le dépôt à ciel ouvert du lieu-dit de la Gueule-d’Ours, aux abords de Vimy. Il s’agit de munitions de type classique, alors que celles qui ont été mises à l’abri dans la Marne contiennent des produits toxiques comme le phosgène ou l’ypérite (le fameux gaz moutarde).
Ces obus traditionnels doivent être enfermés dans des caissons étanches par les 28 démineurs dépêchés sur place. «Une opération délicate et très dangereuse pour les riverains en cas d'explosion», selon l'un d'eux, justifiant ainsi le maintien de la zone de sécurité de trois kilomètres autour du dépôt. Hier, seules quelques autorisations ont été délivrées à des agriculteurs vivant dans le périmètre évacué, afin qu'ils puissent nourrir leurs bêtes. «On a également permis à quelques particuliers de passer chez eux pour nourrir leurs chiens et leurs chats qu'ils ne pouvaient pas emporter dans les lieux d'hébergement», ajoute, attendri, le porte-parole de la cellule de crise de Vimy.
A 240 km de là, les 240 camions du transport très exceptionnel d’obus chimiques sont arrivés à bon port, à 8 heures hier matin. Ils ont déchargé leurs containers au camp militaire de Suippes, dans la Marne, une zone de 70 kilomètres