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Libération

Squats roumains à l'ombre des tours .

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Repérés il y a 15 jours, ils sont 180 à vivre depuis des mois à la Défense.
publié le 18 avril 2001 à 0h30

Depuis les squats, on voit les tours modernes et lisses de la Défense. Au pied du quartier d'affaires, à Courbevoie, 180 Roumains logent dans des maisons abandonnées. Ils sont clandestins pour la plupart et viennent tous de la même région de Roumanie, du pays d'Oas. Depuis des mois, ils vivaient en autarcie dans ces taudis. Leur présence a été repérée il y a quinze jours seulement par les associations comme Droits devant!!, le Dal et surtout le Gisti, qui les épaule à présent pour leurs dossiers administratifs.

Nostalgie. Dans la journée, les maisons se vident. Dans la cave sombre aménagée comme en temps de guerre, dans la salle dortoir du rez-de-chaussée aux murs en placo, la télé marche à fond. Des vidéos défilent: celle d'Adriana, gloire roumaine de la chanson, celles de mariages traditionnels dans les villages: «Elles sont belles, hein, les Roumaines?», lance un spectateur. Confinés, hommes et femmes se perdent dans la nostalgie du pays. Des dizaines d'adolescents avachis sur les couvertures rouges et vertes de la SNCF discutent en fumant. Les autres sont au «travail». «Moi, je fais les cartons» (la mendicité), raconte Georges (1), un garçon de 20 ans. «Avant, je vendais des journaux.» Dans le métro? «Non, ça c'est les gitans. Moi, je suis trop timide pour passer dans les trains. Je restais debout, au même endroit devant un magasin. C'est mieux, comme ça les gens te connaissent.» Venu il y a cinq ans rejoindre son père, Geor ges a connu des dizaines de squats en région pa