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Libération

Tabachnik se pose en victime de la justice

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Le théoricien de la secte a retracé sa carrière.
publié le 18 avril 2001 à 0h30

Grenoble envoyé spécial

Michel Tabachnik a fait durer le suspense jusqu'au dernier moment. Viendra, viendra pas? Son avocat laissait entendre que peut-être que non, et puis, peut-être que oui... A 14 heures tapantes, Tabachnik a traversé la haie de caméras des télévisions, entouré de ses enfants et précédé de son avocat, Francis Szpiner, qui fendait la foule. Halé, à peine voûté dans son costume gris, le musicien suisse s'est prêté sans mot dire, mais sans mauvaise grâce, à l'appétit des photographes avant que le président du tribunal correctionnel de Grenoble insiste pour mettre fin à la séance photo.

Tabachnik est le seul prévenu dans le procès dit «de l'OTS» l'Ordre du temple solaire. En octobre 1994, en Suisse et au Canada, 53 personnes étaient retrouvées mortes dans l'incendie de chalets appartenant à la secte. Pour la plupart, des membres de haut rang de l'Ordre (Libération du mardi 17 avril). Parmi les victimes, d'ailleurs, Jo Di Mambro et Luc Jouret, deux des principaux animateurs de cette société se revendiquant de la tradition templière. Un an plus tard, en décembre 1995, dans le Vercors, seize nouveaux cadavres étaient découverts dans une clairière, tués par balles puis brûlés. L'OTS fera encore cinq nouvelles victimes au Canada, en 1997.

L'enquête française a été la seule à retenir la culpabilité de l'un des survivants, Michel Tabachnik, auteur des Archées, textes ésotériques qui fondaient l'idéologie de la secte. Il se disait seul détenteur de «l'alphabet siriusien