Vimy envoyé spécial
Ils se relaient toutes les demi-heures, par groupes de quatre. 18 000 obus à vérifier, à désamorcer et à ranger dans des caissons étanches. Hier, au lieu-dit de la Gueule-d'Ours, à 500 mètres du clocher de Vimy (Pas-de-Calais), les démineurs ont repris leur dangereux inventaire. Mais, avant d'enfermer les munitions dans les lourdes cais ses métalliques, il faut les trier. Les obus classiques d'un côté et les armes chimiques de l'autre.
«Pour l'instant, on n'a trouvé aucune nouvelle munition toxique», explique Jean Dussourd, préfet du Pas-de-Calais. «Donc, un prochain voyage dans la Marne (où 55 tonnes d'obus chimiques sont déjà parties, ndlr) n'est pas d'actualité.» Mais il n'est pas exclu qu'un stock de projectiles à gaz moutarde soit bientôt découvert: «On ne sait pas, confie un démineur. Le problème, ici, c'est que rien n'a jamais été répertorié ni classé.»
Les lourds fûts métalliques sont alignés dans des palettes en bois, sans ordre précis, en plein air. Seul un grillage en fil de fer barbelé les sépare des premières habitations, à 200 mètres de là. «Depuis 1976 (date de la création du dépôt, ndlr), c'est comme si on avait voulu protéger les obus contre la population, plutôt que l'inverse», continue le démineur. Une démarche qui devrait s'inverser dans les prochains jours, grâce au «bastion wall». L'invention est britannique et est largement utilisée pour le stockage des mines et munitions en Bosnie. «Elle sert aussi depuis des années à protéger les cas