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Libération

Les obus de Vimy condamnés à rouiller.

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La Défense planche sur un improbable projet de retraitement de munitions.
publié le 19 avril 2001 à 0h31

Les obus chimiques désormais entreposés à Suippes (Marne) ne sont pas près d'en repartir. Le provisoire risque de durer car la France ne possède aucune installation capable de traiter ce type de munitions. C'est l'une des découvertes de l'affaire des obus de Vimy qui embarrasse aussi bien le ministère de l'Intérieur ­ chargé de la Sécurité civile ­ que celui de la Défense.

«Une usine de traitement devrait commencer à fonctionner dans deux ou trois ans», annonçait au Sénat le ministre Jean-Jack Queyranne (1)... le 4 février 1999. Deux ou trois ans plus tard ­ c'est-à-dire aujourd'hui ­, la décision de construire cette usine n'est toujours pas prise, reconnaît le ministère de la Défense. «Les études sont en cours», explique Jean-François Bureau, porte-parole d'Alain Richard. «Il faudrait environ cinq ans pour construire cette usine», ajoute un spécialiste.

Les premières études remontent au début de l'année 1998, lorsque la Délégation générale pour l'armement (DGA) s'est vu confier le dossier. Nom de code: Secoia, pour «Site d'élimination des chargements d'objets identifiés anciens». Il s'agit alors de mettre les pratiques françaises en conformité avec la Convention internationale d'interdiction des armes chimiques de 1993, intégrée dans la loi française en juin 1998. Impossible de continuer à «pétarder» les vieux obus au large du Crotoy en baie de Somme. Dans un document officiel (2), le gouvernement reconnaît que «jusqu'en 1994, les munitions anciennes étaient détruites par exp