L'Etat serait bien responsable de l'impureté de l'eau distribuée entre 1990 et 1996 à Guingamp, dans les Côtes-d'Armor. C'est en tous cas la conclusion du commissaire du gouvernement, magistrat indépendant, lors de l'audience qui s'est tenue hier devant le tribunal administratif de Rennes, saisi en 1997 d'une plainte de la Lyonnaise des eaux contre l'Etat. Le jugement sera rendu le 2 mai par le juge administratif.
L'affaire remonte à 1995, quand un collectif de consommateurs fédérés par l'association Eaux et rivières de Bretagne porte plainte contre le distributeur d'eau de Guingamp, la Lyonnaise des eaux, pour non-respect de contrat. En effet, environ 200 jours par an, l'eau distribuée n'était pas potable, puisqu'elle contenait plus de 50 milligrammes de nitrates par litre, soit un taux supérieur à ce seuil maximal fixé par une directive européenne de 1975, transposée dans la loi française en 1989. Les Guingampais étaient alors contraints de consommer de l'eau minérale. En décembre 1995, la Lyonnaise des eaux est donc condamnée par le tribunal d'instance de Guingamp à verser une indemnité de 1 200 francs aux 176 consommateurs plaignants de Guingamp. Considérant que ce n'était pas de sa responsabilité, la Lyonnaise des eaux s'est retournée contre l'Etat et a porté plainte devant le tribunal administratif en janvier 1997. «Nous n'avons pas contesté le jugement, ni fait appel, car nous considérons que les consommateurs avaient raison de porter plainte. Mais le vrai responsable,