Plombé par les affaires, Charles Pasqua va-t-il entraîner définitivement par le fond le Rassemblement pour la France? Lancé il y a dix-huit mois, le mouvement souverainiste n'a cessé, depuis, de donner de la gîte.
Fort des 13 % de sa liste aux européennes de juin 1999, arrivée devant celle du RPR et de DL conduite par Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre de l'Intérieur, épaulé par Philippe de Villiers, avait pronostiqué, le soir de son succès: «Le RPR est mort.» Et son coéquipier du Mouvement pour la France (MPF) de renchérir: «Le RPF devient le nom d'une force politique nouvelle dont la vie politique française avait le plus grand besoin.»
Euphorie. Après l'euphorie de la campagne électorale arrive très vite la brouille, sur fond de règlements de comptes, d'invectives entre pasquaïens et villiéristes, entre partisans d'une union des souverainistes de tout bord et adeptes d'un ancrage résolument à droite. Pour masquer ces tensions, Pasqua va tenter une manoeuvre: en janvier 2000, il lance sa candidature à la présidentielle. En vain. Les élections pour la mise en place des structures départementales du RPF, en mars 2000, vont tourner à la débâcle pour ses fidèles.
Mis en minorité, il tente de reprendre le mouvement en main. Coup de force, coups de gueule vont s'enchaîner. «Je n'ai pas créé le RPR pour en faire un MPF bis», déclare-t-il, le 22 mars 2000, avant de faire riper le différend politique sur une histoire de gros sous. «La vérité, c'est que l'argent du MPF, je ne l'ai jamai