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Libération

Huis clos dans la maison de l'inceste

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Jacques S. est jugé pour les viols de ses enfants sous l'oeil de la mère.
publié le 27 avril 2001 à 0h36

Monsieur S. avait une conception très large du couple. Et des enfants. Et du sexe. Il adorait tout mélanger, dans le même lit, sa femme et ses fils et ses filles. Ça a duré une vingtaine d'années. Sans se lasser. Pour ces choses-là, monsieur S. avait beaucoup d'imagination. Pour le reste, c'est un homme rigide, au crâne dégarni, au regard effronté et aux mots coupants. Un homme qui répond, depuis mercredi devant la cour d'assises de Versailles (Yvelines), des viols et agressions sexuelles commis sur sa fille et ses deux fils. Il a 56 ans, se prénomme Jacques, mais ses enfants comme sa femme Evelyne, 44 ans, coaccusée d'agressions sexuelles et de complicité de crimes, préfèrent l'appeler «monsieur S.».

Les choses ont commencé il y a bien longtemps. Et il y a tellement de choses. Avec Julie par exemple (1). C'est elle qui a déposé plainte en 1997, après treize années d'abus sexuels. Digne et déterminée, elle rappelle à la cour ses «débuts». A l'âge de 7 ans. «J'étais en train de jouer dans ma chambre. Il m'a appelée dans la sienne. Il était au lit avec ma mère. J'ai dû regarder jusqu'à la fin.» Puis viennent la théorie (comment on fait l'amour) et la pratique (masturbations, fellations). Toujours en compagnie d'Evelyne. A ce moment-là, Jacques S., après avoir essayé de séduire des nièces, des belles-soeurs et sa belle-mère, partage aussi son lit avec Viviane, la soeur d'Evelyne. «On formait un ménage à trois», dit-il.

Face au tribunal, face à ses enfants qui n'ont pas voulu d'un