A la rentrée prochaine, dans une centaine de collèges de la région parisienne, les chefs d'établissement auront leur mot à dire sur la nomination de leurs collaborateurs et de certains enseignants. Cette petite révolution culturelle a été discrètement préparée dans les rectorats. L'administration de l'Education nationale a mis au point une série de mesures dérogatoires qui permettent de s'affranchir partiellement des règles qui régissent les nominations et les mutations. Le ministère concrétise ainsi une mesure réclamée depuis longtemps par tous les spécialistes de la violence scolaire. En effet, toutes les recherches sur les causes de cette violence sont d'accord sur ce point: dans les établissements les plus sensibles, l'instabilité des équipes éducatives est telle qu'il est devenu impossible d'agir efficacement sur les collégiens en grande difficulté.

Fidéliser. Le mois dernier, à l'occasion du colloque international de l'Unesco sur la violence scolaire, Lionel Jospin avait annoncé que des mesures seraient prises pour fidéliser les équi pes. Les collèges retenus pour la rentrée 2001 ont tous un turnover supérieur à 30 %: 51 sont situés dans l'académie de Versailles, 45 dans l'académie de Créteil et 4 dans celle de Paris. Aux professeurs débutants et volontaires pour rejoindre ces établissements, les recteurs proposeront «un bonus de barème très important» après cinq ans de service. En clair: pour les récompenser de leur engagement dans un collège difficile, on leur offre l