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Libération

Dix ans de prison pour la femme de ménage étrangleuse

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Endettée, elle avait tué sa patronne, maquillé le crime et gardé le silence.
publié le 28 avril 2001 à 0h37

«Elle est attachante, énigmatique, complexe, fragile, elle a un double visage.» L'avocat général ne sait pas comment s'en sortir avec cette accusée. La jolie, la gentille Catherine Kelessian, 39 ans, comparaît depuis jeudi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine (Libération du 27 avril). Bonne épouse. Bonne mère de famille. Mais meurtrière. Et son crime, «c'est quand même l'horreur», grimace l'avocat général.

Catherine a étranglé avec ses deux mains une femme de 90 ans, presque aveugle, chez qui elle allait faire le ménage. Elle «s'y est acharnée trois à qua tre minutes». A un moment, elle lui a donné un baiser. Pour l'avocat général, «quand on embrasse quelqu'un qu'on est en train de tuer, c'est le baiser de la mante religieuse». Ensuite, elle a serré le cou de la morte avec le fil du téléphone, volé des bijoux pour simuler un cambriolage qui aurait mal tourné. «Quelle mise en scène macabre! Elle a peut-être paniqué au début, mais elle a eu du sang-froid après. Il en faut pour arriver à étrangler le cadavre de quelqu'un qu'on connaissait.»

Après avoir tué la vieille dame, Catherine était un peu en retard pour aller chercher son mari. Mais elle ne lui a rien dit. Ils ont dîné avec les enfants, ils ont joué au tarot jusqu'à trois heures du matin. Elle n'a toujours rien dit. Elle s'est tu pendant six mois, jusqu'à ce que la police vienne l'arrêter. Elle n'a avoué qu'après plus de dix heu res de garde à vue, quand les policiers ont menacé de mettre son mari en prison. Son mar