Au bout d'une nuit blanche, l'Assemblée nationale a adopté, vendredi à 6 heures, en première lecture, le projet de loi sur la «sécurité quotidienne», avec un vote négatif de la droite. Déchaînée durant deux jours, l'opposition a défendu des amendements en pagaille, pour renforcer les pouvoirs des maires et remettre en cause l'ordonnance de 1945 qui fait l'équilibre, pour les mineurs délinquants, entre l'éducatif et la sanction. Une bataille vive, mais vaine.
«Illusion». Le RPR Jean-Luc Warsmann a noirci le tableau «de l'insécurité». Pour son collègue Christian Estrosi, la France est «à feu et à sang», Jean Leonetti a qualifié le débat de «discussion de café du commerce sur un problème qui ronge notre pays», et Jean-Louis Debré «d'agitation, d'apparence, d'illusion». Le texte du gouvernement qui «ne prétend pas tout régler» a le «mérite d'être limité, pragmatique, aux effets immédiats», a souligné le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant: «Un petit texte qui s'applique est préférable à un grand texte qui ne s'applique pas.» Les bancs de la droite lui renvoient: «Ah, ah, elle est bonne, celle-là!»
Le projet de loi, donc, serre les boulons sur la sécurité routière: les policiers ou les gendarmes auront le droit de retirer le permis de conduire pour les excès de vitesse de plus de 40 km/heure, comme ils le font aujourd'hui en cas d'un taux d'alcoolémie supérieur à 0,8 g. La droite a embrayé sur cette «sanction excessive et disproportionnée, pour un conducteur à 170 km/h à jeun