L'interpellation fortuite à Cargese (Corse-du-Sud), par les gendarmes, de Stéphane Colonna pour des «intimidations» supposées contre le représentant local du Club Méditerranée suscite bien des extrapolations. Des policiers de l'antiterrorisme (Dnat) à Paris qui recherchent son frère Yvan pour l'assassinat du préfet Erignac flairent même un coup fourré des pandores pour essayer d'attraper avant eux «l'ennemi public numéro un». «Paranoïa» et «désinformation», rétorquent gendarmes et magistrats d'Ajaccio qui enquêtent sur un règlement de comptes dans le milieu de la batellerie.
Rivaux éjectés. En octobre 2000, le Club Med de Cargese qui travaillait avec trois sociétés de promenades en mer, a signé un contrat avec la seule du village: celle du Grand Bleu. Ejectés donc, les rivaux installés à Ajaccio, le Girolata exploité par François Cancellieri et la Vénus des îles de Dominique Pietri et de Jean-Pierre Voglimacci. Le 20 avril, Pietri, qui a décroché la concession du Club Med, trouve sur le pont du Grand Bleu, un bidon de deux kilos d'explosifs relié à un système de mise à feu défectueux.
La brigade de recherches de gendarmerie a donc enquêté sur les ex-concurrents et relié la tentative de plasticage du Grand Bleu à une visite inopinée que deux types avaient rendue au représentant local du Club Med. Suspect de ces menaces, Stéphane Colonna, qui «n'a rien à voir avec la batellerie» mais a pu «prêter main-forte» à son beau-frère Renaldo Serreri qui, lui, possède la vedette Girolata.