Grenoble envoyé spécial
Cinq années de prison, c'est la peine requise vendredi par le ministère public à l'encontre de Michel Tabachnik, prévenu d'«association de malfaiteurs» dans l'affaire de l'Ordre du Temple solaire et de sa cellule mère, la Golden Way. Coupable donc, selon lui, d'avoir contribué, par des faits matériels, à la préparation de crime au sein d'un groupe constitué: ainsi la loi détermine-t-elle ce délit d'association de malfaiteurs. Avant d'argumenter, encore fallait-il évacuer le débat annexe qui s'est lové dans la procédure avant et pendant l'audience: la thèse du «commando extérieur».
Racines du mal. Cette question aura joué un rôle important dans ce procès. Celui de leurre. Il est vrai que l'intervention de tiers extérieurs à la secte hante certaines parties civiles. Comment ne pas comprendre qu'elle exonérerait leurs proches disparus, qu'ils aient été assassinés, se soient suicidés ou qu'ils aient tués leurs amis templiers auparavant. Elle blanchirait aussi le prévenu Michel Tabachnik. Son avocat, Francis Szpiner, le reconnaît dans sa plaidoirie. Surtout, elle permet de ne pas avoir à chercher où se situent les racines du mal qui a rongé, au fil des ans, la conscience des adeptes: les ordres initiatiques, les groupes ésotériques ou apocalyptiques. Le procès aura eu ce mérite: il a décortiqué le fonctionnement de ces idéologies.
Le substitut Pierre-Marie Cuny a donc, d'abord, montré méthodiquement qu'il était impossible qu'un commando soit intervenu. «S'il