Pour comprendre le énième rebondissement de l'affaire du sang contaminé, qui s'est déroulé dans les locaux majestueux de la Cour de cassation et de sa chambre criminelle, il faut en passer par l'ambiance. Une ambiance faite d'apparat et de sérénité affichée, de recul et de robes rouges les jours de cérémonie. Ici se trame le droit, pur dans ses circonvolutions. Evanescent dans ses distinctions. Et parfois utile quand il s'agit de dire tout le mal qu'on pense d'une décision prise par une cour d'appel, en termes sophistiqués et polis. L'avocat général Rémy de Gouttes s'est donc employé hier à expliquer pourquoi il fallait casser un arrêt de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris. La décision sera rendue le 29 mai. Si la chambre criminelle suit les réquisitions ce qui est pronostiqué par beaucoup , c'est un nouveau retard qui sera pris pour le jugement du troisième volet de l'affaire du sang, demandé et espéré par les victimes. Du moins celles qui restent en vie.
138 tomes. La chambre d'instruction est chargée, dans le fonctionnement judiciaire, de contrôler le travail des juges d'instruction. Son rôle était aussi jusqu'à la fin de l'année 2000 (la loi a changé depuis) de préparer les dossiers criminels, avant de les transmettre à une cour d'assises. Le 20 mai 1999 voici deux ans , la chambre d'instruction a donc été saisie. Puis en 2000, le président de la chambre saisie, Gilbert Azibert, et ses deux collègues commencent d'organiser l'examen du dossier du sa