Toulouse
de notre correspondant
Son téléphone sonne une nouvelle fois «ce coup-ci, c'est une télé qui me demande». Le porte-parole de l'association des contribuables de Haute-Garonne est encore tout étourdi de la publicité faite à sa plainte contre Lionel Jospin. Mais il n'est pas tout à fait dupe. «Il y a six mois déjà que nous avons fait part à la justice de nos soupçons d'abus de bien sociaux par détournement de fonds publics concernant le Premier ministre», calcule Jean Camus. Si le public et ses amis de la droite s'intéressent soudain aux développements de cette affaire partie d'un petit village de 380 habitants, «c'est qu'entretemps le juge Halphen a convoqué Chirac dans l'affaire des HLM». Ce sont selon lui les effets de balancier judiciaire de la cohabitation politique : les ennuis de l'un peuvent donner le goût d'aller compter les poux dans la tête de l'autre.
«J'étais en train de m'occuper de mes rosiers.» Le conseiller municipal RPR du Bois-de-la-Pierre, petite commune rurale de la circonscription de Cintegabelle, est à cent lieues de ces soucis militants, le 8 mars 2000, quand un voisin lui apporte le Canard enchaîné. Il y lit que deux collaborateurs de Lionel Jospin ont pu bénéficier d'emplois fictifs de 1993 à 1997. A cette époque de vaches maigres politiques, l'actuel Premier ministre n'exerçait plus alors que le mandat de conseiller général de Cintegabelle. Le département de Haute-Garonne aurait détaché à son seul service deux salariés du Comité de développeme