Le général Aussaresses est de retour avec son cortège de tortures et d'exécutions sommaires. Dans «Services spéciaux, Algérie 1955-1957», un livre paru hier (1), l'officier précise son rôle durant la bataille d'Alger, lorsque l'armée française se vit confier le soin de détruire l'appareil politico-militaire du FLN dans la capitale algérienne. L'essentiel de ses activités était connu depuis longtemps (Libération du 12 décembre), à tel point qu'Aussaresses est l'un des personnages des «Centurions», le roman de Jean Lartéguy. Rattrapé par l'âge (83 ans), il choisit maintenant de livrer publiquement le récit de «sa» guerre d'Algérie, d'abord dans le journal le Monde puis dans ce livre.
«Circonstances exceptionnelles». Paul Aussaresses appartenait au SDECE (Services de documentation extérieure et de contre-espionnage) lorsqu'il débarque en Algérie en 1955. Comme de nombreux militaires et policiers, il va alors utiliser la torture («coups, électricité, eau»). «Les circonstances exceptionnelles expliquaient et justifiaient (ces) méthodes», écrit-il sans l'ombre d'un remords, contrairement, par exemple, au général Massu.
«Escadron de la mort». L'aspect le plus intéressant du livre concerne le rôle très particulier qu'il a joué à la tête d'une petite équipe durant la bataille d'Alger en 1957. «Nous étions un escadron de la mort» reconnaît-il à la suite des informations publiées dans Libération. Chaque nuit, il récupérait des prisonniers, la plupart du temps torturés, afin de les «neutr