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Libération

Crise d'espionnite au «Canard»

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L'hebdomadaire a cru être sous surveillance.
publié le 4 mai 2001 à 0h46

Un photographe un peu voyant qui mitraille la façade du Canard Enchaîné, une voiture de la préfecture de police (PP) de Paris et un «trou» dans une vitre des locaux, l'hebdomadaire a flairé là une affaire d'espionnage. Comme au bon vieux temps des écoutes, en 1973. «Près de trente ans après l'affaire des micros du Canard, un service de renseignements s'intéresse de nouveau aux activités du palmipède», lit-on dans sa dernière édition.

«Pied-nickelé». Les indices du Canard: mercredi 21 mars à 13 h 20, un type «jeune, grand, en pull-over et sans veste» prend des photos du 2 rue des Petits-Pères à Paris (IIe) qui abrite la rédaction des Dossiers du Canard et le bureau de Brigitte Rossigneux, spécialiste des questions militaires. Le «pied-nickelé» s'attarde tellement qu'il se fait repérer, puis «remonte dans sa voiture, une Citroën AX blanche immatriculée 576 FLF 75 qu'il a garée au carrefour». Le Canard identifie le numéro. «Bingo!», une voiture de la PP de Paris.

En plus, un «spécialiste en coups tordus» explique à la journaliste que «ce genre de repérage photo» précède en général «un cambriolage» et «qu'on teste les systèmes d'alarme», avec «un carreau cassé». Justement, le 26 mars, le mari de la gardienne a remarqué un «trou gros comme une pièce de monnaie dans une fenêtre palière». Pas d'effraction. Tant de coïncidences intriguent la journaliste qui a dégainé un article «dévastateur» sur une bavure maquillée par des militaires français au Kosovo, et a irrité un service de rens