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Libération

Des malades demandent du cannabis à la justice

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Ses vertus thérapeutiques mises en doute au tribunal .
publié le 4 mai 2001 à 0h46

Contrairement à la communauté scientifique, la justice n'est guère convaincue des vertus médicinales du cannabis. Hier, le Commissaire du gouvernement a demandé au tribunal administratif de Paris de «rejeter la requête» de deux malades du sida et du Mouvement de libéralisation contrôlée (MLC) d'importer du cannabis à des fins thérapeutiques ­ un kilo par patient pour effectuer pendant un an des tests sous le contrôle de leurs médecins.

Depuis janvier 1998 le ministère de la Santé oppose à cette demande un silence poli. Le MLC a donc saisi la justice à la fois sur ce refus et sur «le classement du cannabis parmi les substances stupéfiantes dépourvues de toute utilité thérapeutique» par arrêté ministériel de février 1990. Ce classement résulte, selon le MLC, d'une «erreur manifeste d'interprétation du ministre délégué à la Santé». Mais hier le débat n'a pu être posé. Tant le spectre de cette plante «injustement diabolisée depuis que les Etats-Unis ont faite inscrire le cannabis au tableau des stupéfiants de l'ONU en 1954», selon Francis Caballero, président du MLC, planait sur la salle d'audience.

La reine Victoria. Bruno Illouz, l'avocat des requérants, a eu beau énumérer les publications scientifiques les plus prestigieuses qui toutes expliquent combien le principe actif du cannabis «destresse», redonne de l'appétit aux patients atteints du sida, soulage les cancéreux des vomissements ou agit comme un antispasmodique pour ceux qui souffrent d'épilepsie ou de sclérose en plaque