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Libération

Les politiques indignés par le «sadisme sénile»

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publié le 4 mai 2001 à 0h46

Ca ne mange pas de pain. Dans une rare unanimité ­ moins deux voix demeurées silencieuses, celles de Jacques Chirac et de Jean-Marie Le Pen ­, la classe politique a condamné, hier, les propos de Paul Aussaresses, coordinateur des services de renseignements à Alger en 1957. Mais aucun n'a évoqué la question de la responsabilité du pouvoir politique au moment des faits. Aucun n'a osé demander: qui a donné l'ordre de torturer ou qui a laissé faire? Lionel Jospin pas plus qu'un autre. Même si l'entourage du Premier ministre promet: «Il n'est pas exclu que cela intervienne.» Alors le test se fera sur autre chose, sur la volonté réelle ou feinte de faire la transparence et d'ouvrir les archives. Marylise Lebranchu, outrée, a de ce côté, ça allait bouger.

«Choqué». C'est mercredi après-midi que le chef du gouvernement a pris connaissance des extraits du livre du général. «Profondément choqué», selon un de ses conseillers, il a mûri sa réaction puis l'a jetée par écrit dans la soirée. Avant de saisir, hier, l'occasion d'une conférence de presse pour livrer son point de vue. «J'entends réagir aux déclarations [...] faites avec un cynisme révoltant par le général Aussaresses. Les faits qui viennent d'être reconnus et presque revendiqués [par le général] constituent des exactions terribles qui appellent, comme Premier ministre de la République, une totale condamnation morale.» Plus sibyllin, son ministre de la Défense, Alain Richard a souligné qu'«il y a des actes et des paroles qui jug