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Libération

Cancers suspects à la maternelle

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Quatre enfants atteints à Vincennes. L'enquête aurait été «légère».
publié le 5 mai 2001 à 0h47

Hasard malheureux peut-être, mais apparemment aussi, négligence des pouvoirs publics. L'enquête autour des quatre cas de cancer chez des enfants fréquentant la même école maternelle de Vincennes (Val-de-Marne) aurait jusqu'ici été franchement légère, selon le toxicologue Jean-François Narbonne, professeur à l'université de Bordeaux-I. «On ne peut pas comme cela innocenter des toxiques en se contentant de dosages dans l'environnement, alors qu'il existe des marqueurs de ces produits dans le sang», regrette-t-il. Et d'ajouter: «Il faut pratiquer des dosages chez les enfants, cela aurait d'ailleurs dû être fait dès l'ouverture de l'école. Il n'est pas admissible de construire un établissement pour des jeunes sur un site pollué sans au moins vérifier pendant plusieurs mois qu'il n'existe pas de problème.»

Mais comment en est-on arrivé là? Fin 1999, les pouvoirs publics sont alertés par le Pr Henri Pézerat, ancien chercheur du CNRS et habitant du quartier, de la survenue de trois cas de cancers (deux leucémies, un cancer paratesticulaire) chez des enfants fréquentant l'école maternelle Franklin-Roosevelt depuis quelques mois. Précision, l'établissement, ouvert depuis 1989, est construit sur le site d'une usine Kodak fermée trois ans plus tôt, qui fabriquait des pellicules.

Une enquête, menée par la Ddass du Val-de-Marne et l'Institut de veille sanitaire, «puis soumise à des experts indépendants», souligne Jean-Luc Brière, directeur de la Ddass, est rassurante. «Des produits toxique