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Libération

Incarcéré sans motif, relâché sans explication.

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Mohammed Bilem a été remis en liberté provisoire.
publié le 7 mai 2001 à 0h47

Lille correspondance

Mohammed Bilem est libre mais, à cause des événements de Kabylie qui paralysent la cour de Tizi-Ouzou depuis une semaine, il ne sait toujours pas pourquoi. Il espérait obtenir un non-lieu, il ne l'a pas obtenu. Simplement, une greffière lui a notifié verbalement qu'il était «en liberté provisoire, sans contrôle judiciaire».

Détenu sans jugement depuis sept mois, ce Lillois franco-algérien avait quitté à sa plus grande surprise la prison El-Harrach d'Alger le 29 avril. Un épisode de plus d'une histoire rocambolesque qui a commencé le 11 octobre 2000. A son arrivée à Alger, où il vient rendre visite à sa famille, Mohammed Bilem, 34 ans, se fait passer les menottes et placer en garde à vue. Motif: tentative d'assa ssinat sur un général en avril 1993, dans la banlieue d'Alger, à Rouiba. Au début, la famille pense à un malentendu: Mohammed Bilem n'avait jamais mis les pieds dans le pays natal de ses parents avant juin 2000. Il crie son innocence: en 1993, il était chômeur à Lille. Peine perdue: il a eu le tort, dix-sept ans plus tôt, de poser sur une photo en compagnie d'Omar, un cousin en visite. Un cousin qu'il a très vite perdu de vue: Omar a pris le maquis avec la branche armée du FIS. La photo est trouvée au cours d'une perquisition chez ce terroriste notoire. C'est ce lien infime, un Photomaton flou, qui met en cause Mohammed Bilem dans l'attentat de Rouiba.

En absence de son avocat, plus de sept ans après les faits, il est confronté à sa présumée victime,