Travaux pratiques de solidarité ce week-end à l'université Paris-VIII-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Alors que des organisations antimondialisation (Attac, Droits devant!!, etc.) tenaient forum, douze familles expulsées de leur logement se sont invitées dans un amphithéâtre, en attendant une solution de relogement. Originaires de Sierra Leone, de Guinée, du Sénégal et du Mali, ces 17 adultes et 23 enfants occupaient depuis novembre 1999 un immeuble en bordure du périphérique, près de la porte de la Chapelle. Or le bailleur ­ une société HLM privée ­ était en train de vider de ses occupants cet immeuble destiné à être vendu afin de financer la construction de logements sociaux à La Plaine-Saint-Denis. Une démarche «non spéculative», garantit la mairie de Saint-Denis, qui avait donné son accord.

En mai 2000, le tribunal de grande instance de Bobigny avait autorisé ces expulsions en raison de «l'état d'insalubrité» de l'immeuble; la décision a été mise à exécution vendredi matin. Dans les heures qui suivent, les familles investissent la Bourse du travail de Saint-Denis. A la demande de la mairie, la police les expulse deux heures plus tard. Sans ménagement, selon l'association Droit au logement (DAL) ­ «les hommes ont été menottés».

Le repli est alors décidé vers l'université, avec l'aide du DAL. Renaud Fabre, président de Paris-VIII, accepte d'héberger les familles jusqu'à mardi soir et joue les messieurs bons offices. Dans l'attente d'une table ronde prévue aujourd'hui. Invit