Le Havre correspondance
Petit, léger et autonome, l'analyseur de monoxyde de carbone (CO) est au fumeur ce que l'éthylomètre est au buveur: vous soufflez dans un embout et le niveau de votre tabagisme, actif ou passif, s'affiche aussitôt. La teneur en CO, substance toxique gazeuse présente dans la fumée de cigarette, est analysée et traduite en ppm (particules par million). Lancé en France il y a une dizaine d'années, le CO-testeur est connu des urgentistes, pompiers et SAMU qui évaluent ainsi les intoxications liées aux émanations de chaudières mal réglées. Pour Michel Delcroix, il est «l'outil diagnostique et thérapeutique essentiel» pour traiter la dépendance au tabac.
Ce gynécologue-obstétricien à Lille, président de l'Association périnatalité prévention recherche information (Appri), organisait, la semaine dernière au Havre, les Rencontres nationales «La femme et le tabac». Il est formel: les 60 000 généralistes et 6 000 gynécologues français devraient chacun posséder cet outil, qui permet de mesurer en temps réel le degré d'intoxication tabagique et aide à définir le traitement nicotinique substitutif. Avec 40 % de femmes enceintes fumeuses, la région Nord-Pas-de-Calais est particulièrement touchée. En janvier 2000, à Armentières, à une dizaine de kilomètres de Lille, Marie-Laurence Jacquemont, médecin généraliste, a proposé à 500 patientes de souffler dans l'appareil lors de la consultation. «Deux seulement ont refusé, dont une adolescente en présence de sa mère», racon