Plougasnou envoyée spéciale

Sur un arbre perché, un nid d'aigle, quelques hamacs et des bâches pour se protéger du vent. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils étaient cinq à dormir dans les airs pour constituer un bouclier humain contre les tronçonneuses. Et une dizaine au sol pour les soutenir. Des jeunes gens, élagueurs de métier, qui veulent protéger deux cyprès séculaires de plus de vingt mètres, plantés sur la place de l'église, éléments forts du paysage local.

Sit-in des cimes. Le destin de ces deux arbres empoisonne depuis plus de dix-huit mois (Libération du 28 décembre 1999) la petite ville côtière de Plougasnou, Finistère, 3 400 habitants. L'ancien maire PS souhaitait les abattre pour «raison de sécurité». Et aussi pour réaménager la place. Des habitants avaient pétitionné contre ce projet. L'équipe municipale, de gauche, a été balayée aux élections. La nouvelle équipe, de droite, avait annoncé qu'elle ne prendrait pas de décision avant «une large concertation». Mais un mois après, une entreprise commençait l'abattage. Elle n'aura eu que le temps de couper une branche avant que les défenseurs n'entreprennent leur campement. Après quatre jours et trois nuits de sit-in dans les cimes, ils sont descendus contre la promesse d'une table ronde. Réunion à l'issue de laquelle le conseil municipal a voté, par 22 voix contre 1, la destruction des cyprès.

Lundi, une deuxième entreprise a réussi, en présence des gendarmes, à couper les deux tiers des branches d'u