Marseille de notre correspondant
Au bureau d'aide juridictionnelle, au tribunal de grande instance de Marseille, la fonctionnaire reçoit trois heures par jour. «Un délai de trois mois est nécessaire pour traiter les demandes», prévient un panneau. Quelques demandeurs racontent. Teho, 32 ans. Il dit: «J'y comprends pas grand-chose.» Vendredi, il a reçu une citation en justice de son propriétaire, qui veut l'expulser: Teho va passer en procès six jours plus tard. Samedi, dimanche, c'est le week-end, Teho arrive le lundi au bureau d'aide juridictionnelle. «Avant ça, j'ai tourné dans tout Marseille. Je ne savais pas que ça existait, l'aide juridictionnelle. Interrogez 50 personnes dans la rue, aucune ne saura que ça existe... J'ai fait la mairie, le commissariat, trois organismes d'aide sociale, finalement, à la maison de l'avocat, ils m'ont renseigné.» Lundi, donc, il retire son dossier. Mardi, c'est férié, il revient mercredi avec les papiers demandés. Mais il n'a pas les photocopies: «Je suis fauché.» La fonctionnaire rechigne, mais accepte de les faire. «Elle a vu que j'étais en détresse.» Teho espère obtenir l'aide, et, de justesse, un avocat, quelques heures avant son procès.
Fatigue. Monique, 45 ans. Elle a obtenu le divorce en 1997. Mais son ex-époux ne respecte pas les décisions. Alors, depuis, les affaires durent. Juge des affaires familiales, juge des enfants, correctionnelle... Monique en est à sa troisième procédure. «Le problème, quand on a des affaires qui durent lo