Toulouse, de notre correspondant.
Il y a là Gérard, le chasseur de la forêt de Bouconne qui prévoit que les camions lui écraseront des chevreuils. Il y a Christine, de Lévignac, qui affirme que «la sécurité de [ses] enfants est en jeu». Et aussi Fred et Didier, de Montaigut-sur-Save qui craignent que «les pollutions liées au trafic ne compromettent le label bio» de leurs légumes. Il y a tous ceux, enfin, venus habiter là, aux portes rurales et boisées de Toulouse, pour être tranquilles et qui sont menacés de ne l'être plus. Mais ils ne sont pas tous opposés de la même manière au tracé de la route à très grand gabarit pour l'acheminement des éléments anglais et allemands de l'Airbus A 380 jusqu'à leur site d'assemblage toulousain.
Arguments. «Pourquoi ne pas plutôt utiliser des dirigeables ? interroge Hubert Despax, un des premiers contestataires de Montaigut-sur-Save. C'est une solution qui n'est pas farfelue», développe-t-il. Sans rire. «Même Noël Mamère en a parlé.» Les opposants de Ségoufielle, eux, sont plus terre à terre. Ils ont carrément baptisé leur association «A380 égale N124», indiquant par cette formule que la route à très grand gabarit devrait plutôt passer par Léguevin sur la nationale 124. «Ça, c'est la politique du PSCM, du partout sauf chez moi», résume ce grognon de Mondonville. Cet agent hospitalier admet qu'il serait lui-même pour le tracé envisagé s'il ne menaçait pas la pelouse de ses voisins immédiats: «Avec une voie comme ça, je serai à Toulouse en cinq