Bernard Kouchner s'apprête à rendre officielle, «dans une dizaine de jours», la généralisation à l'ensemble du territoire français du dépistage systématique des cancers du sein chez les femmes de 50 à 74 ans. Ce dépistage systématique est déjà pratiqué dans seulement 32 départements français. Dans une interview au Monde, le ministre délégué à la Santé a confirmé samedi que la France allait offrir «ce qui se fait de mieux» en la matière: un examen tous les deux ans comportant quatre clichés, qui seront systématiquement lus par deux radiologues et par un troisième si les avis des deux premiers divergent.
Pour rendre possible cette généralisation, des professionnels ont été formés depuis deux ans à la mammographie, et la qualité des appareils s'est améliorée (Libération du 5 mai). En outre, dans le cadre du plan de lutte contre le cancer du sein, 500 millions de francs seront débloqués pour les médicaments anticancéreux, molécules particulièrement coûteuses. Le cancer du sein est le plus meurtrier chez la femme (19 %), suivi des cancers colorectaux (13 %), du poumon (6 %), de l'ovaire (6 %), de l'utérus (5 %). En 1995, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a recensé 34 000 nouveaux cas de cancer du sein, contre 25 000 en 1987. Le dépistage systématique permet d'abaisser la mortalité d'environ 30 %, avec un bénéfice maximal entre 50 et 70 ans. La tumeur du sein, rarement douloureuse à ses débuts, peut se développer pendant plusieurs années. On ne la