La recomposition d'une famille se joue aussi dans la gestion des mètres carrés. «Sa fille disposait d'une immense chambre de 24 m2. Les deux miens d'un réduit. C'est nous qui débarquions, on ne pouvait pas lui prendre sa chambre, mais c'était totalement disproportionné.» Ailleurs, c'est la salle de bains qui devient l'abcès: «Une semaine sur deux, quand je reçois mes filles ma femme ne peut plus faire sa toilette. Il faudrait un appartement avec deux salles de bain, mais on ne retrouvera jamais ce qu'on a: 100 m2, à Paris, pour 5 000 F (762,24 euros).» Ailleurs, l'arrivée d'un beau-père a contraint les enfants une fille de 13 ans et un garçon de 15 ans à faire chambre commune. «Nos parents, eux dormaient dans le salon.» Chez leur père, ils sont censés partager la chambre de leur demi-soeur de 18 mois. «On n'y dort plus.»
Cohabitation. Il y aurait aujourd'hui 700 000 familles recomposées en France. Il y a l'officielle, celle qui se recompose presque toujours autour d'un beau-père et de la mère: 85 % des enfants de couples séparés lui sont confiés. L'autre tente d'exister «un week-end sur deux», lorsque le père exerce son droit d'hébergement. Celle-ci n'apparaît pas dans les recensements alors qu'elle s'avère la plus périlleuse: quand un père reprend une vie de couple, il voit moins ses enfants (1), et les conditions de leur accueil ne sont pas étrangères à cet éloignement. Car «refaire famille» passe d'abord par la question cruciale de la cohabitation entre enfants et beau