L'ancien préfet de Corse Bernard Bonnet a été con fronté hier durant quatre heures au nationaliste corse Vincent Andriuzzi, mis en examen pour «complicité d'assassinat» du préfet Erignac, dans le cabinet de la juge Le Vert à Paris. Une confrontation réclamée par les avocats d'Andriuzzi, 45 ans, cité par Bonnet comme membre du groupe dissident qui a tué Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio. En février, Bonnet, entendu à sa demande sur l'affaire, avait rapporté au juge ce qui figurait déjà dans ses «notes», dix mois après le meurtre de son prédécesseur. En marge des enquêtes officielles, le préfet Bonnet avait récolté des tuyaux inédits sur les membres du commando, via une taupe nationaliste baptisée «Corte». Il a répété hier que c'est le cabinet du Premier ministre qui lui avait «ordonné» de communiquer ces «révélations importantes» au procureur de Paris, et pas au juge Bruguière chargé du dossier.
Noms. Ces «notes Bonnet» de novembre et décembre 1998 livraient en avant-première les noms des «intellectuels» Jean Castela, professeur d'histoire-géo, et de Vincent Andriuzzi, professeur de maths, mais aussi de «l'opérationnel» Alain Ferrandi: «La participation de ces trois personnes aux préparatifs de l'assassinat de Claude Erignac serait quasi certaine», écrivait même le préfet Bonnet dans une synthèse à Matignon. Il évoquait aussi la participation d'un fils Colonna, avec une erreur sur le prénom (Stéphane, au lieu d'Yvan). De plus, il révélait la tenue d'une réunion le 19