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Libération

Affaire Omar Raddad : la justice doute à son tour

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L’avocat général demande la révision du procès du jardinier condamné pour le meurtre de Mme Marchal.
publié le 15 mai 2001 à 0h52

Ce n’est pas Ghislaine Marchal qui a écrit ces célèbres mots avec son sang: «OMAR M’A TUER.» Ou bien, est-ce elle? On ne sait pas. Elle a été tuée le dimanche 23 juin 1991 entre midi et 14 heures. Ou bien le lendemain à la même heure, quand Omar était loin? On ne sait pas non plus. L’ADN masculin retrouvé sur l’inscription, mêlé à celui de la victime, n’appartient pas à celui qu’elle a désigné en mourant. C’est l’ADN d’un autre homme. De l’assassin? On ne sait toujours pas. Ces trois incertitudes ont amené hier l’avocat général de la commission de révision des condamnations pénales, Philippe Khérig, à demander un nouvel examen du dossier Raddad. Une démarche extrêmement rare, pour une affaire tout aussi exceptionnelle.

Spectateur. Il était là, hier, l'ancien jardinier marocain, sous les ors de la Cour de cassation. En simple spectateur. Accusé du meurtre à cause de l'inscription ensanglantée, condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle aux assises des Alpes-Maritimes, gracié en partie par Jacques Chirac, mis en liberté conditionnelle après sept ans de détention, Omar Raddad a toujours clamé son innocence. Quand la présidente de la commission, Martine Anzani, lui a demandé hier s'il voulait dire quelque chose, il a secoué la tête pour dire non. Mais il a entendu comment les certitudes qui ont amené la cour d'assises à le condamner se sont effondrées les unes après les autres. Rien dans l'enquête effectuée par les magistrats de la Cour de cassation ne l'innocente, mais tout