François Léotard n'embarquera pas Alain Madelin dans sa galère judiciaire. Au terme de l'instruction menée par les juges Joly et Vichnievsky sur le Fondo Sociale di cooperazione europea (sulfureuse banque franco-italienne), dont la clôture a été signifiée mardi, prélude à un renvoi en correctionnelle, l'ancien président du PR (Parti républicain) risque de se sentir bien seul sur le banc des prévenus pour blanchiment et infraction à la législation sur le financement des partis politiques. Léo y sera certes entouré de son fidèle bras droit, Renaud Donnedieu de Vabres, et de son financier Serge Hauchart. Mais point de Madelin, héritier du PR rebaptisé DL. Ce dernier, mais aussi son trésorier Thierry Jean-Pierre, ont pourtant eu chaud: les juges d'instruction souhaitaient les mettre en examen mais se sont vus opposer le refus du parquet de Paris, estimant qu'elles manquaient de preuves. Madelin se présentera vierge à la présidentielle. Léotard vient d'annoncer sa candidature aux législatives, bien que ses proches l'aient qualifié de «politiquement mort» à cause de cette affaire de blanchiment.
Prêt bidon. En juillet 1997, le PR avait souscrit un prêt bidon de cinq millions de francs pour acheter les locaux de son siège parisien. La technique est bien connue. Il suffit de déposer de l'argent noir auprès d'une banque complaisante qui, en retour, accepte de débloquer un prêt officiel du même montant. Le prêt n'est jamais remboursé, la banque se payant sur le dépôt occulte. Donnedieu