Saverne envoyé spécial
Le dossier est sur le bureau de Me Guy-Michel Ney, l'avocat de Catherine Khotz. «Deux rapports d'experts, des procès-verbaux, des documents saisis au garage. Toute l'histoire...» Une histoire sans précédent: la première mise en cause en France d'un constructeur automobile dans un accident de la route. Et une enquête de près de deux ans, fait exceptionnel pour un drame de la circulation de ce type. Elle est le fruit de la gendarmerie de Wasselonne et du parquet de Saverne (Bas-Rhin). La première est arrivée sur les lieux dans les minutes qui ont suivi la catastrophe. Sous le choc, Catherine Khotz est placée quelques heures en garde à vue. «Tout ce qu'elle disait, se souvient un gendarme, tournait autour de ces fameux freins. Elle insistait, expliquant qu'elle n'arrivait plus à enfoncer la pédale, qu'elle avait essayé à plusieurs reprises et qu'elle devenait de plus en plus dure.»
Homicide. Quelques jours plus tard, le juge d'instruction de Saverne, Gabriel Steffanus, met la conductrice en examen pour homicide involontaire. Dans la foulée, il ordonne une expertise, confiée à Bernard Higel, un expert automobile de la ville, spécialiste des litiges d'assurance. Celui-ci examine les traces laissées sur la chaussée, la carcasse de la Volvo «mais pas les freins», selon Me Ney. En novembre 1999, il conclut sans appel: la vitesse excessive est la seule cause de l'accident. L'expert l'a évaluée à 100 km/h, précisant «qu'une voiture aussi lourde (1,8 tonne), ne peu